Merci beaucoup, Sahale, de te prêter au jeu de l’entrevue. Je sais que tu es un personnage de mon imaginaire, et que ce n’est pas vraiment ta tasse de thé, mais je prends le risque de te poser quelques questions. Mes lecteurices aimeraient bien te connaître plus en profondeur.
Allons-y avec une première question.
Quel est le plus grand amour de ta vie ?
“C’est quoi cette question à la con ?
Mon plus grand amour, eh bien… c’est …
Je…
J’aime pas trop cette question.”
Pourquoi te rend-elle mal à l’aise ? Cacherait-elle une vérité que tu ne veux pas voir ?
“Non. Mais j’veux pas faire de mal à personne, moé. J’aime profondément Joëlle, mais…”
Mais elle ne serait pas ton véritable amour ? C’est ça ?
“Euh, non, oui, elle est mon véritable amour mais mon plus grand amour, c’est…”
Vous ne le voyez pas, mais Sahale se renfrogne en se croisant les bras.
Tu es incapable de le dire, n’est-ce pas ?
“Sacrament ! Tu me fais chier avec tes questions ! Oui, oui, oui ! C’est ça que tu veux entendre, hein ? Oui, y a un amour encore plus grand que celui qu’j’éprouve pour Joëlle. Mais j’crois pas qu’elle s’en fasse avec ça. Elle le sait déjà. Et depuis très longtemps.
Cet amour est la raison pour laquelle j’ai fondé les Sémolines quand j’avais 12 ans.”
Là tu nous intrigues, Sahale. Pourquoi as-tu fondé les Sémolines ?
“T’as du culot en ta…
Tu le sais, c’est toé qui as écrit l’histoire. Pourquoi me l’demandes-tu ?
Ah oui, c’est vrai, c’est pour le jeu d’l’entrevue… OK, OK, j’vais vous l’dire pourquoi j’ai fondé les Sémolines. C’est pour protéger ma mère contre mon crétin d’père, un enquêteur à la criminelle pas foutu d’aimer ma mère sans violence. Il la battait, ce fils de pute ! Les Sémolines était là pour attirer son attention le plus souvent possible pour pas qu’y soit toujours centré sur ma mère.
Ma mère, une Amérindienne d’la réserve Wôlinak, une femme aux longs cheveux noirs, au visage doux, au regard bienveillant. Une femme dingue amoureuse d’son mari violent… Moi, ça m’faisait chier d’la voir aller. Il fallait que j’agisse, sinon elle allait se r’trouver à la morgue.

Et qu’est-ce que ça a donné? As-tu réussi à la protéger?
Ben là, si je réponds à ça, je révèle une partie d’l’histoire, donc, j’me farme la gueule.
C’que j’peux t’dire, par contre, c’est qu’ma mère a pu respirer un moment durant mon adolescence grâce à nous. Mais ça a fait chier le père, et j’en suis ben content. Lui, y lui manquait un bouleau dans tête.
Est-ce que tu crois que les gens peuvent changer ? Comme ton père ou bien toi ? Est-ce possible, selon toi ?
Euh, j’sais pas trop. Quand le mal est dans l’ADN d’la personne, y a rien à faire. Moé, eh bien, c’est pas qu’j’ai le mal dans l’corps, mais dès que j’vois une femme se faire maltraiter, ça disjoncte dans tête : j’ai juste envie de frapper… Mais Kanda, ma grand-mère, dit qu’j’suis l’Grand-Rêveur, (elle m’appelle aussi Petit Faucon), que j’devrais écouter les messages que me livre mon animal totem par le rêve. Selon elle, j’peux changer. Mais, moé, j’en suis pas si sûr.
Et ton père ?
Lui, j’y fais pas confiance. Lui, je sais pas, chu pas capable de l’sentir…
OK, on n’ira pas plus loin avec ton père, Sahale. Pourrais-tu nous dire quelle qualité ou trait de caractère tu aimes le plus chez toi ?
Wow ! Euh… En fait, j’ai une affinité avec les animaux. J’ai un chat, son nom est Phallus et un chien, Coït. Héhéhé… J’aime bien leur nom.
Ça en dit long sur toi, non ?
Ben non, voyons. C’est juste des noms.
Les animaux m’font du bien, y calment le dragon en dedans. Y me soutiennent…
Un autre trait qu’j’aime chez moé, c’est qu’j’suis assez sportif. J’m’entraîne régulièrement. L’entraînement, ça m’a aidé à vivre les mois passés en prison, après qu’Joëlle, a m’a quitté. Et ça m’aide aujourd’hui à vider le trop-plein d’colère que j’peux avoir des fois.
Merci, Sahale. Cet entretien a été très enrichissant. Est-ce que tu veux toujours t’adresser aux lecteurices via mon infolettre ?
Ah oui, c’est vrai. J’y pensais plus, à celle-là. Mais oui, j’veux toujours. J’vais faire un effort pour pas faire de fautes. Mon français est pas top.
As-tu une petite idée de ce dont tu vas leur parler ?
Euh, je pensais leur parler de Kanda, ma grand-mère abénaquise. Elle est chaman. On verra.
En bien, merci encore, Sahale.
Y a pas d’quoi !
Voilà, c’était l’entrevue avec Sahale. Il est quelque chose, ce personnage, hein ? Il a son franc parler québécois. Et sa colère, on la ressent beaucoup…
Bref, si vous voulez connaître ce que Sahale a à dire sur sa grand-mère Kanda, je vous invite à vous inscrire à l’infolettre. Le formulaire se trouve juste en dessous.
Merci d’avoir été là et de me lire.
À très bientôt,
AnyJann xxx…
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