Me revoilà…

Me revoilà.

Cela fait huit mois que je n’ai pas écrit sur le blogue.

Je me suis retirée dans une bulle COVID-19, je crois… 

Dès le début de la pandémie, j’ai arrêté d’écrire sur le blogue, mais pas mon roman. Lui, il est bien avancé, plus de 120 pages du livre 2 de Mahdia ou l’éloge de la faim d’écrites, et j’entame déjà le chapitre 14. J’ai presque la moitié du livre d’écrit. Je vise un 300 pages, comme le livre 1. Ce binôme s’écrit chapitre après chapitre. Et c’est bien comme ça ; c’est son rythme et ça me convient.

Durant cette réclusion, je me suis demandé pourquoi je tenais un blogue. Je trouvais que je n’avais rien à dire… Qui étais-je donc pour en tenir un ? Je ne suis pas reconnue, je n’ai publié qu’un seul roman en 2008, dont j’ai racheté les droits en 2013. Je n’ai aucune crédibilité devant les autres, bien que j’aie suivi de nombreux ateliers d’écriture et que j’aie complété deux certificats universitaires, dont l’un en création littéraire à l’Université Laval (voire mon CV). Qui suis-je donc pour parler création littéraire aux autres, hein ? N’ayant pas de réponse à cette question, j’ai alors plongé dans l’écriture de mon roman de science-fiction pour jeunes adultes, je me suis immergée profondément dans son univers, ses personnages, ses descriptions de lieux, de personnages, de leurs pensées… 

Au bout de ces huit mois de réclusion, j’ai compris que la motivation de tenir un blogue ne devait pas venir des autres, mais bien de ce que je suis comme autrice. Tenir un blogue fait-il réellement partie de mon identité d’écrivaine ? 

Je suis une personne dotée d’une grande force créative. C’est extrêmement facile pour moi d’écrire des histoires, comme si le monde imaginaire se trouvait juste à côté de moi, ou mieux, comme si je nageais dedans ; il est partout, autour et en moi. Mon souffle est celui de créer ; créer est ma respiration. C’est comme ça, un point c’est tout. On dira ce qu’on dira, que je suis dans le cliché de l’écrivain qui souffre s’il n’écrit pas. Eh bien, oui ! Que voulez-vous ? C’est ma réalité, et tant pis pour celles et ceux qui me trouvent « clichéwoman »

Tout ça pour dire que ces jours-ci, je ressens un peu plus le besoin de sortir de ma bulle et de venir écrire sur le blogue. Tenir mes quelques lecteurs.rices au courant de ce qu’il se passe dans ma vie d’écrivaine. Leur proposer quelques exercices d’écriture à partir de photos que j’ai prises de notre nouvelle résidence à Deschaillons-sur-Saint-Laurent. 

Tenir un blogue exige d’entrer en relation avec les lecteurs.rices… 

Quel genre de relation aimerais-je entretenir avec vous ? On écrit entre autres pour parler de ce qui nous passionne ; comme dans ce billet, par exemple, je partage avec vous ce que je vis comme écrivaine durant l’écriture de mes histoires. Peut-être celles et ceux qui écrivent et qui cherchent à comprendre leur propre processus créatif y verront quelques intérêts. Si oui, tant mieux. On aime se sentir utile, n’est-ce pas ? On écrit aussi pour aider les autres dans leur propre démarche d’écriture. Ça, c’est l’enseignante en moi qui veut partager ses connaissances sur la création littéraire et utiliser sa créativité pour imaginer des exercices d’écriture à proposer. On écrit aussi pour échanger avec les autres ; l’être humain a besoin d’être en relation pour mieux se définir, se découvrir et donner. Comme je suis une humaine… 😉 Et si j’étais publiée et reconnue, je partagerais les actualités de ma vie littéraire dans le monde public : salons du livre, séances de dédicaces, rencontre d’auteurs.rices, visites dans les écoles et universités, dans les bibliothèques… Je serais tellement heureuse et si remplie de gratitude qu’il me faudrait vous en parler, partager avec vous mes moments de bonheur, de joie… 

Ah, là, là…  

Avant d’en arriver là, c’est bien plus facile de rester caché dans sa caverne d’écriture, hein ? Je m’immerge dans l’univers de mon histoire, et c’est fantastique, bien que parfois je traverse des moments plus chaotiques — émotions à fleur de peau, perte d’estime de soi, anxiété, doutes… —, lesquels précèdent toujours une phase plus créative. Mais c’est ça, ÉCRIRE ! Je perçois, derrière l’acte d’écrire, une force cyclique provenant des profondeurs de l’être, de l’âme, cette parcelle divine que je suis d’abord, bien avant d’être un corps physique, émotionnel et mental. C’est peut-être de cela, cette rivière sous la rivière, que fait mention Clarissa Pinkola Estés dans son livre Femmes qui courent avec les loups,non? De plus, elle parle de l’âme en ces termes : « C’est l’âme sauvage qui transmet les idées à notre imaginaire, où nous les trions pour découvrir lesquelles nous allons mettre en pratique, lesquelles sont les plus applicables, les plus productives. C’est le commerce avec l’âme qui fait de nous des personnes brillantes, désireuses d’affirmer nos talents, quel qu’il soit. » P.403, dans son chapitre Rentrer chez soi : retour à soi-même.

Je perçois, derrière l’acte d’écrire, une force cyclique provenant des profondeurs de l’être, de l’âme, cette parcelle divine que je suis d’abord, bien avant d’être un corps physique, émotionnel et mental.

Je crois l’âme omnisciente, omniprésente et omnipotente. Donc, elle saurait tout de l’histoire qui s’écrit à travers moi. Pour accéder à la connaissance de l’âme, je me fie à mon intuition. L’intuition est le moyen que l’âme utilise pour communiquer avec mon esprit conscient. C’est un outil sacré, l’intuition. Durant mon séjour dans ma caverne, j’ai travaillé avec l’intuition pour avancer l’écriture de Mahdia. Et pour cela, j’ai adopté la position de celle qui n’a pas le contrôle ; je m’ouvre, tout simplement, je m’abandonne à ce qui vient, je déploie tous mes sens, intérieurs et extérieurs, je m’émerveille des tournures que prend mon histoire, je l’écris comme elle se présente. J’écoute ce qui vient, et ce qui revient surtout : les récurrences, ces formes d’insistance, m’indiquent toujours le chemin à suivre. 

Avant d’écrire le premier jet d’un chapitre, j’entre d’abord en contact avec l’histoire dans mon carnet où j’écris toutes les idées qui me viennent ; dans le désordre, une structure — bien incomplète — du chapitre s’édifie peu à peu : une description, là ; un dialogue, ici ; un arrêt dans le temps à cet endroit, où on entre dans les pensées des personnages, une action plus rapide, là… Et que disent-ils, ces personnages ? Que ressentent-ils ? Que veulent-ils à ce moment précis de l’histoire ? Que pourrait-il leur arriver de pire ? Et pourquoi ? Durant cette étape, je me pose énormément de questions. De ce remue-méninge surgit habituellement une structure. Quand je la sens émerger, et que j’ai trop envie d’écrire, je m’installe au clavier pour rédiger le premier jet. Parfois, la structure n’est pas complètement définie, et j’écris quand même le premier jet. Alors là, vous dire la sensation déroutante que je vis dans mon corps ! J’avance à petits pas, incertaine de ce qui s’en vient. Beaucoup d’hésitations, de faux pas, de reculs… Pas faciles, ces chapitres-là. Parfois, j’arrête tout, je me dis que je fais fausse route. Quand je patauge trop ou que l’écriture stagne, un sentiment de confusion s’installe ; c’est le signe que je n’ai pas touché le bon filon, la bonne source, celle qui appartient réellement à la vraie histoire. Alors, je retourne à mon carnet jusqu’à ce que ça fasse « C’EST ÇA !!! » Pis là, mes doigts s’agitent tout seuls sur le clavier et l’histoire déboule : DE LA PURE MAGIE ! 

Cette retraite a eu du bon, finalement : elle m’a permis de prendre de l’assurance dans ma façon d’écrire une histoire. 

Ça me fait du bien de sortir de ma caverne et de partager avec vous mes réflexions sur ma façon d’écrire ; j’ai toujours été fascinée par le processus de création littéraire. 

Au plaisir, dans un prochain billet.

Annie J.  xxx…

– P.S. J’essaierai de ne pas attendre huit mois avant de l’écrire, celui-là, mais je ne peux rien vous garantir… 😉 

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