Depuis trois cycles lunaires, elle le surveille : Danaël s’assoit toujours devant l’hologramme des archives géographiques, pendant des heures.
Marygo enroulerait bien à son doigt l’un des frisotis de sa chevelure noire pendant que son autre main caresserait… quoi ? Son ventre musclé ? Ses longs bras ? Ses fesses ? Son dos ciselé ? Tout, chez cet homme, la rend dingue ! Elle s’imagine très bien se glisser, complètement nue, sous la redingote rouge qu’il porte sur son torse tatoué de l’emblème des Asroïl, les étudiants en télépathie. Elle humerait la peau de son cou, lui sucerait les tétons, collerait sa poitrine contre son corps, l’embrasserait à pleine bouche puis lui ferait une fellation qu’il ne serait pas prêt d’oublier.
Une bouffée de chaleur lui monte au visage ; elle devrait surveiller ses pensées. Elle le sait que rien de tout ça ne se produira : Danaël ignore son existence. Jamais il n’a posé un regard sur elle. Quand il marche, il fixe le plancher. Et quand il consulte les hologrammes, dans la grande bibliothèque, avec son casque d’écoute, le monde des vivants disparaît ; même elle, qui feint toujours d’étudier à deux tables de lui.
Et si, un jour, dans l’un des couloirs de l’académie, ils se rencontraient et qu’il levait les yeux sur elle… Le regard de Danaël s’attacherait à ses magnifiques yeux jade ; il s’attarderait ensuite sur les courbes sensuelles de son corps ; le télépathe tendrait une main pour caresser sa peau olive et glisser ses doigts dans sa chevelure rousse. Il tomberait amoureux d’elle… Idiote ! Tu rêves trop ! Personne ne tombe amoureux d’une Ribeline, les étudiantes en monde parallèle. Elles ont la réputation d’être carnassières en amour. Mais Marygo n’est pas comme les autres, elle…
Un vertige la saisit, des spots lumineux dansent devant elle. Ça recommence : son esprit va de nouveau traverser une frontière. Dans quel univers se retrouvera-t-elle, cette fois ? Elle ferme les paupières et appuie sa tête sur ses bras croisés.
Une vague immaculée l’engloutit puis, la seconde suivante, le clapotis d’une eau turbulente murmure à son oreille droite. Peu à peu, elle prend conscience du vent qui effleure sa peau, du chant des oiseaux qui pépient autour d’elle, de la fraîcheur humide sous son dos et ses cuisses, puis de quelque chose qui lui chatouille le ventre. Elle rouvre les yeux : Danaël, étendu à côté d’elle, nu, la contemple de ses iris noir corbeau. Derrière lui, une rivière roule ses eaux rapides entre deux montagnes Rocheuses. On dirait que Marygo s’est retrouvée dans le deuxième millénaire, au Canada, quand la Terre était encore vivable. Un soleil immense darde une lumière éblouissante sur leurs corps. « Salut, dit-il, sourire en coin. » Ses doigts courent sur son ventre, lui procurant un frissonnement. Le regard de Marygo tombe, malgré elle, sur le sexe de Danaël. Oh ! My!Jamais elle n’a imaginé que son phallus ressemblait à… ça ! Si long, si ferme, si… parfait ! Cet homme la désire ! Elle relève la tête, et l’intensité qu’elle lit dans le regard de Danaël l’émeut. Serait-elle dans un monde où les rêves les plus fous peuvent se réaliser ?
Et si elle en profitait. Elle saisit sa main, lui embrasse la paume et, avec lenteur, lui suce chacun des doigts. Puis elle s’assit sur lui : « Je vais te montrer ce qu’une Ribeline est capable de faire, dit-elle.
―Je n’en attendais pas moins. » Il s’esclaffe.
Elle l’embrasse à pleine bouche. Il lui mord la lèvre, lui pince une fesse ; ses yeux la mettent au défi. Elle lui enfonce un mamelon dans la bouche, qu’il tète goulument. Elle fourrage dans ses cheveux : « J’ai toujours adoré ta tignasse bouclée. » Elle enroule un frisotis autour de son index. Puis l’embrasse à nouveau, se relève. Le fixant des yeux, elle crache dans sa main. Il sourit. Oui, mon gars, je vais te mener là où tu n’as jamais osé imaginer. Avec son majeur et son pouce, elle caresse son gland, le serrant et le desserrant. Saisit son phallus à pleine main, glisse ses doigts humides jusqu’à la base, joue dans son poil, descend vers les testicules, les malaxe. Danaël gémit, lui pétrit un sein du bout de son bras tendu, lui caresse une fesse de son autre main. Marygo s’enflamme, se lèche les lèvres ; l’envie folle d’avoir ce pénis dans sa bouche la démange. Elle ne veut pas l’achever tout de suite…
Un tintamarre la ramène brusquement dans la bibliothèque. Le corps en sueurs, elle se redresse sur sa chaise, en clignant les yeux. Danaël éteint l’hologramme puis range son casque d’écoute tandis que les autres élèves ramassent leurs affaires. Marygo ferme son livre, immobile, le regard rivé sur Danaël : elle a faim… Le télépathe saisit sa besace et marche en sa direction. Devant sa table, il ralentit le pas, incline la tête de son côté puis esquisse un sourire en coin.
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