AUTRE POSTURE

Voici un texte que j’ai écrit il y a quelques années, qui est toujours d’actualité dans ma vie…

Carnet no 17 – 13 mai 2015. Je sens le besoin de me rapprocher de moi, de mon essence. De ralentir le rythme pour mieux écouter la mouvance intérieure, reculer d’un pas et m’observer, observer les pensées, les sentiments qui m’envahissent. Être à l’affut du moindre changement vibratoire, et de ce qui l’a causé. Revenir au centre, ne pas se perdre, mais accepter de s’être perdue, puis revenir, humblement, se retrouver. 

Quand on écrit, on est deux. Il y a cette partie qui écrit et l’autre qui regarde l’être s’écrire. Quelle est cette posture? 

Je sens le besoin de trouver mon langage. D’écouter ce qui bouge en moi ; accueillir, accepter, écrire. Trouver ma position, celle-là même qui tend la main vers l’Autre, en dépit de ma fatigue, de mes corps meurtris d’anciennes blessures, du sommeil entrecoupé de plages d’insomnie, de mon regard rivé vers l’extérieur, vers ces immenses yeux scrutateurs, qui examinent, décortiquent, soupèsent et jugent. 

J’entre en moi, malgré les vieilles souffrances, malgré les orages et la violence des vents.

J’entre en moi, malgré les vieilles souffrances, malgré les orages et la violence des vents. Écrire, toujours, un mot à la fois. Suivre le courant, s’émerveiller de la découverte, être disponible à ce qui vient, s’abandonner, totalement, devenir un pur véhicule de ce qui veut se dire, de ce qui veut naître, être témoin de la naissance, accepter les failles du nouveau-né, accueillir la beauté et la laideur, les imprécisions, le vague, le flou, errer dans la mouvance du mot non-dit, s’écrire, s’éveiller, s’aimer, aimer… Ne pas juger, oh non! ne pas juger, ne pas critiquer, ne pas dénigrer, ne pas regarder de haut. Être humble devant ce qui veut naître par les mots. Ces mots, des fenêtres qui s’ouvrent vers l’ailleurs, qui permettent à l’Autre de vivre dans ce monde physique. Cette posture, elle ne m’est pas acquise ; je dois me faire violence pour la vivre au quotidien : mon regard qui tue, celui-là même à l’origine de ma souffrance, veut garder sa place. 

Sortir de cette zone de confort inconfortable pour tomber dans l’attitude de l’être qui écrit, qui s’écrit, qui se courbe devant la grandeur, qui s’abandonne…   

4 commentaires

  1. Édith dit :

    Wow Annie! C’est super beau, tendre et touchant. Hé que je t’aime. xox

    1. Merci… 🙂

  2. Angelilie dit :

    J’aime beaucoup votre blog. Un plaisir de venir flâner sur vos pages. Une belle découverte et blog très intéressant. Je reviendrai m’y poser. N’hésitez pas à visiter mon univers. Au plaisir.

    1. Merci, Angelilie, de votre passage sur L’imaginaire et moi. Vous serez toujours la bienvenue. Je suis allée faire un petit tour dans votre univers. Et je m’y suis sentie bien. C’est très beau ! Au plaisir. 🙂

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